Bienvenue à Everwilde, le point de rencontres de tous les contes et de toutes les histoires ayant jamais existé… Lieu merveilleux où les personnages de contes et légendes se retrouvent pour poursuivre leur destinée toute tracée, Everwilde s’est dressée il y a bien des années, terre créée par les frères Grimm afin d’y accueillir les personnages et de s’assurer que les histoires ne cessent d’exister. Afin de s’assurer que le monde merveilleux et ses convives puissent exister sans problèmes, un puissant artéfact a germé de ces histoires : le Livre des légendes et contes se devait d’assurer la continuité de ce qui était inscrit en son sein. Il s’assurait ainsi que les évènements clefs des contes ne soient détournés, mais c’était bien avant que certains ne commencent à nier leur destinée.

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Thousands have lived without love, not one without waterEverwilde :: Quartier du Bien :: Côte des Eaux Éclatantes
Rhapsody NightingaleCervelle d'oiseau
Cervelle d'oiseau
# Thousands have lived without love, not one without waterVen 20 Oct - 2:52
« There's a world where I can take flight »
Le Rossignol et le Lapin
Côte des Eaux Éclatantes
Jeudi
19.10.2023
L’eau.

Le premier souvenir de Rhapsody, pour peu qu’il s’en souvienne vraiment, c’était le bruit que les vagues faisaient en venant se perdre sur le sable et contre les rochers. Le bruit des oiseaux qui voletaient au-dessus des bateaux, aussi, et le bruit sifflant du vent qui se lève pour mourir contre la falaise de son enfance. Fils de pêcheurs, le rossignol s’amusait, enfant, à regarder les yeux des poissons encore vivants pour y déceler une étincelle d’humanité. Parce qu’on lui disait toujours qu’il avait les mêmes yeux, le même regard perdu qu’eux. C’est un peu réducteur, de se faire comparer à un poisson, mais Rhapsody ne le voyait pas ainsi. Ce qu’il voyait c’était comment leurs écailles chatoyaient tout naturellement au soleil, et puis leurs grosses bouches qui s’ouvraient et se fermaient un peu drôlement.

Avec ses adelphes, il allait à la forêt pour cueillir des champignons et des noix, sauf que lui on lui avait interdit de le faire parce qu’il finissait toujours par confondre champignons comestibles et empoisonnés, et qu’il avait donné une sale chiasse à toute la famille une fois pour en avoir cuisiné un. Alors il chantait pour les marins et les pêcheurs, pour les animaux de la forêt et pour son propre plaisir. Oui; d’aussi loin qu’il se souvenait, les bruits de la nature avaient été pour lui mélodie. On dit de certains, comme Emrys, qu’ils entendent la toile qui tisse le monde – et si Rhapsody ne peut prétendre l’entendre, il entendait et comprenait peut-être des rythmes et des mélodies que personne d’autre percevait. C’était comme ça, tout simplement. Il ne pouvait expliquer son talent, ni non plus l’apprendre à qui que ce soit d’autre, parce que de vulgariser la trame chantante de l’univers, ça dépassait ses capacités. Il se contentait de l’entendre et de se joindre à elle, pour ainsi dire.

Enfin – si on se rappelle de tout ça, c’est que sa famille lui manque cruellement. On ne dirait pas, mais l’oiseau de nuit et un oiseau de famille; s’il ne s’imagine pas avoir ses propres enfants, en tout cas ses adelphes ont-ils été prolifiques, de ce qu’il en savait. Faut dire qu’il avait vécu onze ans avec eux, et qu’ensuite sa présence à leurs côtés avait été des plus sporadiques. Entre l’entrée à Everwilde High qui ne le laissait les voir que durant les vacances, et puis son séjour chez l’empereur de Chine qui se solva en un emprisonnement prolongé suivit d’un bannissement de ses terres ancestrales, disons que Rhapsody n’avait pu passer autant de temps avec sa famille qu’il l’aurait voulu. Il savait simplement sa famille grande et aimante.

Et comme elle lui manque cruellement, Rhapsody fait son possible pour les garder dans son cœur et se souvenir d’eux. Alors aujourd’hui, il est dans une quête spirituelle et affective; il a volé avec vaillance au-dessus du bois dormant pour se rendre jusqu’à l’étendue d’eau de la côte des eaux éclatantes, et il s’est posé sur le sable en forme humaine pour profiter de ce que le sable et l’eau pouvaient lui ramener comme souvenirs. D’abords il retire ses chaussures pour planter ses pieds dans le sable bien chaud, et puis il retrousse ses pantalons pour se sentir plus libre. Il retire même son haut qu’il installe sur une branche d’arbre pas trop haute, et puis il se dirige vers l’eau pour s’y mouiller les pieds.

L’eau est moins froide que dans son souvenir – ce qui ne voulait rien dire comme son souvenir était celle d’une eau qui n’était pas d’ici – et il se surprend à grimacer par habite, mais ici l’eau est peu profonde et a toutes les occasions de se réchauffer au soleil. Il avance donc, pied nu dans le sable si doux et fin, les yeux portés vers le sol parce qu’il ne veut pas se couper la plante des pieds sur un coquillage ou une huitre. Le vent ici est bien plus doux qu’à la falaise de son enfance, mais elle soulève quand bien même ses cheveux pour les faire danser dans son dos. Rhapsody se sent pris d’émotion et, surtout, il ne sait pas comment les vivre, sinon qu’en les chantant. Alors il s’élance, comme ça, sortant simplement quelques notes jusqu’à se ragaillardir et vraiment pouvoir se lancer en chanson;

Ce n’est pas grand-chose, mais c’est un début. Il sent les larmes couler sur ses joues, et peut ressentir la brise qui semble siffler doucement avec lui, et les feuillages qui s’activent lentement en cœur. Peut-être n’est-ce simplement que dans sa tête, au fond. Mais ce n'est pas important. Et puis il sent la caresse du vent qui vient chasser ses larmes, et Rhapsody laisse sortir un hoquet, un rire un peu maladroit, le genre de rire qu’on ne fait qu’après être rassuré alors que l’on pleure. Le vent a raison, se dit-il; et puis, il se prend l’envie de plutôt chanter ce qu’il aimerait partager à sa famille. Comme si le vent d’ici pouvait devenir le vent de là-bas, et qu’il pouvait porter avec lui toutes les berceuses qu’il voulait chanter à ses neveux et nièces, et les chansons du soir pour amuser a galerie, et celles du midi pour égayer le repas des pêcheurs.

Autant dire que Rhapsody reste là longtemps, passé même le coucher du soleil. Ce n'est qu’à minuit, quand sa voix le menace de refuser de faire un son de plus, qu’il arrête de chanter. Il s’en va vers l’arbre où il a laissé son haut, le remets et s’installe sous les branches pour y dormir, parce qu’au lever du soleil il devra faire le chemin inverse et qu'il aura faim et soif et puis quoi encore, mais au moins ne sera-t-il pas fatigué. Il dort le cœur heureux, un peu plus plein qu’avant. C’était pas aussi efficace que de vraiment voir sa famille, mais il savait qu’ils auraient bientôt un bout de lui avec eux. Parce qu’il ne doute pas une seule seconde qu’il leur manque autant qu’ils lui manquent, quand bien même leur vie est bien remplie même sans sa présence.

Ses rêves cette nuit-là, pourtant, étaient remplis de cauchemars. Parce qu’il rêvait de les voir, mais que ce souhait venait avec un prix : celui de retrouver l’empereur de Chine et de le sauver. Rhapsody est doux de cœur, ne doute pas une seule seconde que quand le moment viendra, il trouvera le courage de lui faire face. Mis pour l’instant, sans la conclusion de son histoire, Rhapsody se sent brisé, vide. Il avait fuit pour se permettre d’avoir une vie, mais parfois, bien cruellement pour tous ceux qui la remplissait, il se demandait quel était le prix qu’il était prêt à payer pour l’avoir. Peut-être même que parfois, il n’est pas si loin de ces récits évadés – la seule différence entre eux et lui n’était-elle pas que sa fuite à lui avait été toute prévue il y a des centaines d’années?

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Rhapsody Nightingale
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